
Article mis à jour le 17 avril 2018, pour reformuler certains passages.
Celle-là, je l’ai croisée pas plus tard que ce midi au restaurant…
Du coup, on va commencer par un petit rappel :
Les anglophones ne font pas forcément la distinction entre végétalien·ne et végane (certains disent « plant-based » pour végétalien·ne) et pas mal de francophones les emploient indifféremment.
Certaines personnes se considèrent végétariennes alors qu’elles mangent du poisson, elles sont en fait « pesco-végétariennes » (ce qui n’est pas reconnu comme faisant partie du végétarisme par la plupart des concerné·es).
Il existe aussi des « flexitarien·nes », c’est-à-dire des végétarien·nes qui font parfois des écarts dans des situations sociales (invitation chez quelqu’un·e ou dans un restaurant qui ne propose aucune alternative végé par exemple). Je me considère personnellement comme « flexitalienne », c’est-à-dire que je suis végétalienne chez moi et dès que je le peux en dehors, mais il m’arrive encore parfois de manger des sous-produits animaux dans des situations sociales (mais plus de chair animale du tout).
Dans la suite de l’article, par facilité, j’emploierai « végé » quand je veux parler indifféremment des végétarien·nes et des végétalien·nes.
Non.
La base de l’alimentation végétale, ce sont les céréales, les féculents, les légumineuses et les fruits et légumes. Or, ces aliments sont beaucoup moins chers que la viande, le poisson et les fruits de mer.
Ce qui peut coûter cher dans une alimentation végé, ce sont les fruits exotiques et les produits transformés. Sauf que les plats préparés, c’est cher, qu’on mange de la viande ou pas. Les simili-carnés sont également onéreux mais ils sont souvent uniquement utilisés comme « béquille » pendant la transition, pour s’habituer à ne plus manger de viande.
En fait, tout dépend de ce que vous voulez manger. Personnellement, je mange beaucoup d’aliments très peu chers (riz, haricots rouges, lentilles, pommes de terre…) et de fruits et légumes locaux et de saison (ou très peu chers, comme la banane). Mon budget alimentaire a très fortement baissé par rapport à avant, même si je l’ai augmenté les premiers mois (j’ai voulu tester plein de choses inconnues et je me suis constitué un stock d’épices et autres graines).
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L’alimentation végétale peut être très variée !
En arrêtant de manger bœuf, porc et cabillaud, j’ai (re)découvert des dizaines de nouveaux ingrédients (sarrasin, petit épeautre, cornilles, lentilles corail, patate douce, brocolis, courges diverses, plein de noix différentes, mangue et tamarin pour ne citer que ceux que je consomme toutes les semaines). Et en arrêtant le lait de vache, j’en ai adopté 5 nouveaux (amande, épeautre, soja, riz et noisette).
Il existe des millions de recettes végétariennes ou végétaliennes originales et plein de plats « classiques » ont leur adaptation végétalisée. De plus, beaucoup de cuisines dans le monde sont naturellement assez pauvres en viande : je pense par exemple à ma préférée, la cuisine libanaise, ou aux cuisines indiennes !
Si on prend un régime omnivore classique et qu’on ne fait que retirer la viande, effectivement, il y a de grandes chances de finir carencé·e.
En général, une des premières choses que l’on fait en devenant végé, c’est de chercher quoi manger et comment composer ses repas. La plupart des végés sont mieux informé·es sur la nutrition que les omnivores, car la peur des carences les a poussé·es à se renseigner. Certain·es se lancent sans faire attention du tout, mais il s’agit vraiment d’une minorité (qui avait sûrement un régime omni carencé auparavant, d’ailleurs).
En moyenne, un régime végéta(r/l)ien apporte moins d’acides gras saturés et de cholestérol et plus de fibres qu’un régime omnivore, grâce à la consommation de fruits, de légumes, de céréales complètes, de légumineuses et de noix. Toujours en moyenne, les végétarien·nes ont des taux de cholestérol plus faibles, une pression sanguine moins élevée et sont moins sujet·tes aux maladies cardiovasculaires, au diabète, à l’hypertension et à certains cancers que les omnivores.
En fait, des études (en anglais) ont révélé que les végétarien·nes ont des carences… mais moins que les omnivores.
Voici les vitamines et les nutriments qui sont souvent cité·es comme potentielles carences chez les végés :
Pour pas mal de monde, le seul moyen de manger suffisamment de protéines, c’est de dévorer un énorme steak à midi ou de boire un shaker de jaunes d’œuf le matin si on est sportif·ve…
Les protéines sont en fait présentes en grande quantité dans les végétaux, et une bonne partie des Occidentaux a un apport en protéine très largement supérieur à ce qui est nécessaire, en moyenne presque le double.
Pour ce qui est du débat protéines animales vs protéines végétales, il est basé sur les différents acides aminés qui ne sont pas tous présents dans toutes les protéines végétales, mais on sait depuis maintenant plusieurs années qu’il suffit d’associer les aliments nécessaires pour les équilibrer sur une semaine et non pas dans la même journée. Rien de compliqué, donc !
Alors, déjà, je peux vous assurer de première main qu’on peut être végétalien·ne et gros·se ! Donc le cliché de la bandes de hippies tou·tes maigres et faiblard·es, ça reste un cliché.
On peut aussi être végétalien·ne et un·e sportif·ve de (très) haut niveau, regardez Carl Lewis, Patrick Baboumian, Serena Williams ou Torre Washington. Ou Marie-Claude Pietragalla, qui est végétarienne depuis plus de 30 ans !
Comme pour tout le monde, c’est une histoire de constitution, d’équilibre alimentaire et de pratique sportive.
Ce repas est végétalien.
Il n’est pas équilibré, mais végétalien tout de même.
Vous pouvez très bien être végétalien·ne et ne (presque) pas manger de fruits et légumes. Vous serez juste carencé·e. Comme si vous mangiez de la viande sans manger de fruits et légumes, en fait.
Je traite ici des idées reçues sur le végétarisme et non sur les raisons pour lesquelles le devenir, donc je ne m'appesantirai pas, mais pour résumer rapidement :
Aussi connu comme « on est au sommet de la chaîne alimentaire » ou « le lion mange bien de la viande, lui ».
Si on suit ce raisonnement, nous devrions tou·tes vivre dans les bois, chasser toute notre nourriture et fabriquer absolument tous les objets que nous utilisons.
Pourquoi vouloir conserver tel quel un comportement « naturel » qui a des conséquences désastreuses quand on peut le modifier facilement et sans perdre en confort de vie ?
Pour le premier argument, je vous invite cordialement à vous renseigner sur la réalité de ce qui se passe dans les abattoirs. Je ne mettrai pas de vidéo ici, mais vous n’aurez aucun mal à en trouver. Et non, ce ne sont pas des cas isolés.
Pour ce qui est du deuxième, il est mauvais pour 3 raisons :