Devenir zéro déchet, pourquoi pas mais par où commencer ? Nous vous donnons plusieurs pistes à explorer pour vous y mettre progressivement !
Nota bene : il ne s’agit pas d’une to-do list, dont il serait obligatoire de suivre chaque étape. À Simonæ, nous sommes conscient·es qu’adopter une démarche zéro déchet, végane, low impact… n’est pas une sinécure – même la meilleure des démarches individuelles ne peut pas contrebalancer l’absence d’actions par notre personnel politique et les grosses entreprises. Nous ne sommes pas tou·tes égalaux face à ces démarches : si l’on a de l’argent, qu’on est valide, que l’on vit en centre-ville et que la répartition des tâches ménagères et de la charge mentale est correctement assurée au sein du foyer… oui, cela devient presque « facile » de s’y mettre. Ne nous leurrons pas : peu d’entre nous ressemblent à cette image.
Dans la cuisine
Boire l’eau du robinet. En France, alors que le système d’eau potable est très contrôlé, on fait tout avec l’eau du robinet (se laver, arroser, se brosser les dents…) sauf la boire. Sauf indication contraire (souvent émise par la préfecture), boire l’eau du robinet est la meilleure option. Nous nous permettons de rappeler que l’eau en bouteille n’est pas une solution durable : évidemment, on pense aux déchets générés, mais aussi à la contamination de l’eau par des microparticules de plastique, qui en plus de polluer ne sont pas bonnes pour notre santé.
Privilégier les contenants en verre. S’ils contiennent des aliments, c’est sans danger et ils sont réutilisables. Et s’ils sont consignables, ils n’ont pas besoin d’être refondus pour être réutilisés par les producteurices.
Acheter au maximum en vrac, en utilisant des sacs à vrac, des bocaux, des filets… Et opter pour les courses au marché ou en direct auprès des producteurices quand c’est possible. On peut y aller avec ses propres contenants et bocaux. Toujours moins de plastique dans la poubelle au retour !
Le composteur pour les déchets verts. Si l’on a un peu de terrain ou un balcon assez grand, il est souvent avantageux d’avoir un composteur : quasiment tous les déchets verts et de table (hormis la viande) peuvent être mis dans le composteur. Nulle crainte un fois le compost créé : il y a toujours preneureuse ! En appartement, c’est l’option du lombricomposteur qui s’impose, avec une intendance assez importante.
Privilégier des matériaux durables et sans plastique. Une planche à découper en bois que l’on huile de temps à autre vaut bien mieux qu’une en plastique qui se délitera dans le temps. Des casseroles et poêles en inox ou en fonte évitent tout transfert entre l’ustensile et l’aliment et sont également très durables.
Utiliser des boîtes de conservation à la place des sacs à congélation : cela ne prend pas beaucoup plus de place et c’est réutilisable.
À la maison
Une personne qui jette un email à la poubelle.
Se désinscrire des newsletters et autres offres promotionnelles. Elles nous tentent (c’est leur but) et soutiennent des envies d’achat non nécessaire. Autrement dit, elles peuvent avoir indirectement un coût environnemental lourd : elles nous font acheter quelque chose dont nous n’avions pas forcément besoin, nous devons traiter les emballages et in fine le produit un fois qu’il sera hors-service.
Privilégier les cadeaux non matériels. Une soirée cinéma, une place pour le parc d’attraction qui lui faisait envie, une séance détente… cela fait tout autant plaisir et permet de créer des souvenirs durables sans pour autant polluer.
Opter pour des cadeaux de seconde main (et savoir en recevoir !). Il n’y a rien de honteux à offrir ou à se voir offrir un cadeau de seconde main, à partir du moment où il est en bon état. Nous sommes plusieurs au sein de la rédaction à avoir fait connaître notre point de vue à notre entourage et à en offrir et en recevoir régulièrement.
Acheter ou adopter d’occasion. Plusieurs sites de petites annonces permettent d’acheter à petit prix ou d’adopter (c’est-à-dire que l’objet est donné) meubles, habits, électroménager.
Réparer avant d’acheter à nouveau. Il est souvent préférable de réparer plutôt que de jeter. Beaucoup d’associations permettent de se former à la petite réparation, ou proposent des services à tarif social pour éviter d’avoir à racheter son matériel.
Donner. Si l’on n’a plus l’utilité d’un objet, autant le donner plutôt que de le jeter. Donnons.org, le réseau GEEV… permettent de donner facilement et d’offrir une seconde vie à nos affaires. On pense aussi à toutes les associations de type bonnes œuvres : Emmaüs, Secours populaire, Croix-Rouge… (liste non exhaustive) qui ont besoin de ces dons afin de pouvoir s’occuper des plus nécessiteuxes.
Utiliser des pains de savon et des shampoings solides. Plus d’emballage (plastique) pour des produits d’utilisation quotidienne. Même le dentifrice a une option solide !
Mettre des serviettes hygiéniques lavables (SHL) en période de règles ou de pertes post-partum pour celleux concerné·es : un lavage rapide au savon de Marseille après usage et prévoir un gros lavage avec toutes les SHL en fin de cycle. On vous détaille tout ici !
Fabriquer ses propres produits ménagers. Pour nettoyer du sol au plafond, il n’y a pas besoin d’avoir dix mille produits : du vinaigre blanc, du bicarbonate de sodium, du savon de Marseille : on a déjà la base de la majorité des recettes faites maison de produits ménagers. Pour la lessive, même chose.
Opter pour un rasoir de sécurité pour celleux qui souhaitent se raser : pas de recharge hors de prix, seulement une lame qui est recyclable.
Limiter les produits dits de beauté dans la mesure du possible : ils sont souvent plein de cochonneries, sont rarement cruelty-free, et sont souvent suremballés.
Utiliser des disques démaquillants lavables. À défaut, un bon vieux gant de toilette fait aussi parfaitement l’affaire !
Rapporter ses médicaments à la pharmacie : un traitement spécifique est prévu et assuré par les pharmacies, afin d’éviter les contaminations liées aux médicaments.
Réutiliser ses vieilles serviettes trop rêches : elles feront de parfaites lingettes pour nettoyer, mais aussi peuvent servir comme tissu éponge dans ses SHL faites maison.
Sur son lieu d’études
Deux personnes faisant s’entrechoquer leurs gourdes.
La lunchbox ou la gamelle repas du midi. Cela implique de devoir la préparer la veille ou le matin même si on ne l’a pas déjà congelée.
Le beewrap dans le sac. Pas de le temps de préparer son repas et il n’y a que l’option sandwich de disponible ? Qu'à cela ne tienne : avec un beewrap, pas besoin d’emballer le sandwich dans du plastique ou du papier. Et c’est aussi super pratique si l’on ramène le soir des produits via l’appli Toogoodtogo (qui permet d’acheter à prix réduit des produits qui se seraient périmés le lendemain).
La gourde en inox. Au sein de la rédaction, on est plusieurs à avoir adopté depuis plusieurs mois les gourdes en inox (isothermes ou non) afin de remplacer la bouteille d’eau en plastique. En fonction des besoins et du poids transportable, on a tou·tes des gourdes de dimension différente.
Le stylo-plume rechargeable. Pour celleux qui continuent de prendre leurs cours à la main, recharger son stylo dans un encrier évite de jeter des cartouches en plastique.
Optimiser sa papeterie. Si c’est possible, écrire y compris au verso des feuilles. Si l’on a utilisé seulement le recto et que l’on n’a plus besoin du cours dessus, on peut créer un petit carnet en upcyclant son papier !
Opter pour un scanner portable (ou scanner via le smartphone) au lieu des photocopies. Quand cela est possible et si l’on peut travailler sur écran, il est tout à fait possible de scanner plutôt que de photocopier. Il existe de tout petits scanners portatifs (pour de la taille A4) ; plusieurs applications sur smartphone permettent également de scanner et d’enregistrer le résultat obtenu.
Au travail
Utiliser des tasses en dur plutôt que des gobelets en plastique. L’une des difficultés au travail est souvent de (faire) changer ses collègues. Pour cela, l’exemple positif peut fonctionner plutôt bien. En faisant le tri dans les affaires personnelles à la maison, on se rend souvent compte que l’on n’a pas besoin de 15 mugs… On peut en rapporter quelques-uns au bureau (autant pour soi que pour convertir les collègues).
Apporter une théière et une boule à thé. Pour éviter d’avoir à utiliser des sachets de thé, si l’on a une théière en trop, autant l’utiliser pour le bureau. Avec un peu de thé en vrac, ça peut faire des émules.
Demander une cafetière filtre. Nous ne comptons plus les salles de pause où trônent ces fameuses cafetières à capsules. Pour rappel, les capsules coûtent beaucoup plus cher que du simple café moulu (cela peut quadrupler le prix), polluent beaucoup et contiennent des composants toxiques. Une bonne cafetière filtre (avec un filtre réutilisable ou un morceau de rideau cousu comme un filtre) évitera beaucoup de déchets.
S’il y a des plantes vertes ou un espace vert, on peut alors réutiliser le marc de café et le thé !
Rapporter couverts, assiettes, produits vaisselle et éponge ou tawashi. Si la salle de pause permet d’y déjeuner, on peut rapporter quelques éléments surnuméraires de chez-soi, et notamment de quoi faire la vaisselle (afin d’encourager l’usage d’une vaisselle durable et non jetable).
Toujours garder un tote bag dans son casier. Un, pas vingt (la culture du coton est très dommageable pour l’environnement, donc nul besoin d’accumuler). Si l’on a des courses de dernière minute à faire, cela évite de devoir acheter un sac en plastique.
Collecter les stylos et bouchons : beaucoup d’associations s’en servent afin de récupérer des fonds. Organiser un lieu de collecte à son travail est souvent facile : une boîte, une feuille dessus qui explique le pourquoi du comment, voire un petit mail aux collègues et tout est en place pour une filière locale de recyclage des fournitures de bureau.
À l’extérieur
La liste de courses. Cela évite d’être tenté·e et permet de garder un œil sur l’essentiel.
Se laisser guider par le contenant pour faire les courses : quelle est la matière ? Est-ce recyclable ?
La gourde en inox pour ne pas acheter de bouteille d’eau en plastique.
Avoir un mouchoir ou une serviette en tissu sur soi ou dans le sac. Cela permet d’éviter d’utiliser la serviette en papier présentée au café ou au restaurant.
Savoir refuser les futurs déchets : les papiers distribués dans la rue, les publicités…
Ne pas hésiter à demander un doggy bag au restaurant si l’on n’a pas fini son assiette. Le mieux serait d’avoir son propre contenant certes, mais on ne se trimballe pas tou·tes avec ses boîtes sur soi. Surtout, le doggy-bag permet d’éviter le gaspillage alimentaire.
Nous espérons que cette liste non exhaustive vous donnera quelques idées pour réduire vos déchets. N’hésitez pas à nous faire remonter vos bonnes astuces ou au contraire les difficultés que vous avez rencontrées !