Cachez ces gros(ses) que je ne saurais voir | Myriam Daguzan Bernier

Tout récemment, j’étais dans un bar avec des ami(e)s et on discutait de tout et de rien. L’un d’entre nous, déménagé depuis peu dans une autre ville, était de passage à Montréal pour le week-end et, naturellement, on l’interrogeait sur sa nouvelle vie. Rapidement, la question (toujours un peu « mononcle ») a émergé : « Et puis, y a des filles intéressantes là-bas? » Butant sur les mots à choisir, mais tout de même avec une certaine assurance, il a répondu : « Oui, mais tu sais, les filles là-bas ont… pas le même gabarit », en faisant le geste d’élargir une taille imaginaire. J’ai cru comprendre qu’il essayait aussi de m’épargner des mots plus durs, étant moi-même un peu ronde. J’ai ri jaune, probablement en sacrant. Je pense que j’ai dit : « Sérieusement? » « Non, mais tu comprends ce que je veux dire », qu’il a ajouté. Les choses en sont restées là et la soirée a suivi son cours. Mais sa phrase s’est gravée en moi, comme une brûlure à l’intérieur.

La suite de l'article ici.