
Aujourd’hui, 1er décembre 2016, c’est la 28e Journée mondiale de lutte contre le sida. Afin de revenir sur les bases de la prévention, et mieux comprendre les enjeux de ce combat à l’heure actuelle, nous avons interviewé Sœur Liliput du Chapelet Enchanté, du Couvent de Paname des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence.
Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence aux Solidays 2016, tenant un ruban rouge géant, poings levés. Sœur Liliput du Chapelet Enchanté est la seconde sœur au centre de la boucle dudit ruban. Crédits photo : Olivier Samyde.
Être séropositife, c’est être porteur du VIH donc du virus. Le sida c’est la phase finale de la séropositivité. Donc quand tu es séropo, tu n’as pas obligatoirement le sida. La distinction est importante.
Les cinq fluides qui peuvent être contaminants sont : le sang, le sperme, le liquide séminal, les sécrétions vaginales et le lait maternel.
Oui. Si tu as une vulve et que tu as des rapports sexuels non protégés avec une personne qui a un pénis, tu es certes davantage exposé·e du fait des muqueuses vaginales et de la haute concentration du virus dans le sperme, qui reste parfois plusieurs jours dans le vagin. Mais pour autant le risque n’est pas nul sans pénis dans l’équation ! Si tu as des rapports sexuels avec quelqu’un·e ayant ellui aussi une vulve, il est conseillé de mettre des préservatifs sur ses jouets sexuels, et de faire particulièrement attention durant la période des règles.
Régulièrement. Tu peux aller en CeGIDD, faire un TROD là-bas ou auprès d’une asso, ou encore acheter un auto-test en pharmacie (si tu te sens de faire cette démarche seul·e).
Si tu as le moindre doute, et surtout, après une prise de risque tu peux aussi aller dans n’importe quel hôpital prendre un TPE, dans les 48 h qui suivent la prise de risque, pour éviter la contamination.
En se protégeant, bien sûr ! Il y a tout un arc-en-ciel de possibles avec le préservatif interne, le préservatif externe, la digue dentaire, les gants en latex ou en nitrile…
Si tu es en couple, que tu as une bonne observance du traitement, une charge virale indétectable depuis plus de six mois et pas d’autres rapports sexuels non protégés à côté, il est possible de retirer le préservatif avec l’accord de læ médecin·e, après en avoir parlé entre vous.
Qu’on peut l’attraper par la salive ou en allant dans des toilettes publiques !
Les gens qui propagent ces idées saugrenues pensent sans doute que l’on meurt dès que l’on est contaminé·e. Certes on meurt encore du sida en 2016, mais oui on peut vivre avec le VIH, on vit avec le VIH, il est important de le dire !
Ce mot désigne les discriminations que subissent les personnes séropositives (isolement social et affectif, discrimination à l’embauche ou pour l’accès à la propriété, interdiction de voyager dans une quarantaine de pays à travers le monde, stéréotypes réducteurs…). Il ne devrait même pas exister, mais malheureusement, c’est une réalité.
Il y a encore beaucoup à faire en matière d’information, de prévention et d’accompagnement, et ce pour toutes les communautés et quel·le que soit l’âge, le genre, l’orientation sexuelle dont on parle !
Montage de trois affiches de prévention contre le VIH avec des photos de couples homosexuels.
Ce « scandale » me désespère, et celleux qui ont cherché ou cherchent à faire disparaître ces affiches sont clairement homophobes, voire sérophobes. Je me questionne beaucoup sur leur propre rapport à la sexualité si cette campagne, qui peut sauver des vies, les met aussi « mal à l’aise ».
La mémoire ! La mémoire de nos luttes, de cette maladie, des stigmatisations autour de cette dernière et bien sûr, de nos mort·es.
J’espère qu’un jour, cette Journée mondiale n’existera plus, qu’elle ne sera plus qu’un souvenir et que tout sera idéal pour tout le monde ! En attendant, on continue de taffer pour prévenir la casse ou du moins, essayer de la limiter avec le peu de moyens qu’on a sur le terrain…
Sûrement parce qu’on ne doit pas être encore assez nombreuxes ou coûter suffisamment de fric à la sécu ! Plus sérieusement, l’industrie pharmaceutique a aussi un rôle non négligeable dans le traitement réservé à cette question de santé publique : ce n’est pas une affaire assez rentable il faut croire.
Je voudrais leur dire :
– que la santé sexuelle devrait nous être enseignée dès notre plus jeune âge et qu’il faut laisser le milieu associatif intervenir dans les établissements scolaires. De façon collective, mais aussi en leur donnant la possibilité de s’entretenir individuellement si besoin. Il faut lever le tabou sur cette maladie, et sur les sexualités ;
– d’arrêter de penser à leur business. Il faut de faciliter l’accès aux soins et mettre de vrais moyens pour découvrir un vaccin, afin que cette maladie disparaisse enfin !
Autres comptes Twitter à suivre pour en savoir plus sur la lutte contre le sida : @SoeurRose @MBrancourt @DianeEssere
Les assos à suivre et à soutenir : Act Up, Solidarité Sida, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, Les Petits Bonheurs, Basiliade, Arcat, Sidaction, Coalition Plus, Aides.