
Nous n’avons pas tou·tes été toujours militant·es, et parfois, les jeux vidéos ont pour nous été une porte vers l’aventure et des souvenirs incroyables à travers le temps. Sans que ces univers soient forcément 100 % safes ou un minimum féministes, ils font partie ou ont fait partie de nos histoires personnelles.
Aujourd’hui nous revenons donc sur UN jeu chacun·e, qui nous a marqué individuellement, que ce soit pour son contenu, ou encore son contexte de découverte.
En avant pour un petit tour nostalgique du côté de la Rédac’ !
Quand l’idée de cet article a été lancée au sein de la rédaction, plusieurs d’entre nous se sont enthousiasmé·es à propos des Sims. Du coup, on commence direct par briser les règles, parce que pourquoi pas, en étant plusieurs à parler du même jeu. Après tout, autant être honnêtes : le jeu en question a marqué une bonne partie de notre génération.
Mais avant de vous expliquer chacun·e pourquoi, il est de bon ton de présenter ce titre pour les personnes qui ne s’en sont jamais approché·es.
Les Sims est une série de plusieurs jeux vidéo de type simulation de vie, où il s’agit simplement de contrôler la vie de vos avatars, de la construction de leur demeure au choix de leur carrières et relations, de la naissance jusqu’à leur mort, parfois décidée prématurément.
La licence des Sims existe depuis l’an 2000, et se construit chaque fois autour d’un jeu de base, avec de nombreux disques additionnels optionnels, mais qui ajoutent chacun du contenu et de nouvelles possibilités pour vos histoires de vie. Il y a, à ce jour, 4 « générations » du jeu, et un peu moins d’une dizaine d’extensions thématiques à chaque fois.
Il n’y a pas d’autre but réel que de faire vivre vos Sims, et laisser libre court à votre imagination, quelque soit votre ambition personnelle, il y a dans les Sims de quoi ravir presque tou·tes les joueureuses. Que votre hobby soit la décoration d’intérieur, l’architecture, la transmission intergénérationnelle ou la quête du savoir ultime, les Sims a tout ça à vous offrir, et bien plus encore.
Kovitch : Pour ma part, je n’ai joué qu’à partir du second opus des Sims, puisque je n’avais pas réellement le droit d’installer des jeux sur l’ordinateur familial lorsque le premier jeu de la série est sorti. Mais quand j’ai réalisé, en y jouant pour la première fois, qu’il était possible d’être autrement qu’hétérosexuel dans le jeu, sans que cela soit un élément particulièrement transgressif, ça a eu un impact fort sur mon cheminement personnel. Ce jeu a été pendant très longtemps, un espace privilégié de liberté individuelle, un épanouissement autant qu’une source de distraction de mon quotidien.
Essayez le si vous n’avez pas peur de passer une nuit blanche dessus, sans vous en rendre compte !
Luna : Les Sims, c’est le premier endroit où j’ai pu prendre ma revanche sur les bullies du collège, dès la première version du jeu en 2000, en imaginant une vie alternative à mes copines, moi et le reste du monde. Cette possibilité de m’inventer un « meilleur » quotidien ou de créer un personnage idéal, fantasmé, ça a été très important pour moi, pour tenir face au harcèlement scolaire. Puis Les Sims 3, avec la possibilité de vraiment personnaliser l’apparence de son personnage y compris au niveau de la corpulence, m’ont aidé à m’approprier mon image, à accepter mon corps qui ne correspond pas à 100 % aux normes de minceur.
Bon, et puis j’ai aussi passé des heures et des heures à créer les manoirs de mes rêves, avec des étages entiers de bibliothèque, une piscine au milieu de la maison et des pièces à décorations thématiques toutes plus over the top les unes que les autres !
Essayez le si vous avez toujours rêvé d’écrire votre propre soap opéra.
Petiteminipizza : Quand je jouais aux Sims (que ce soit le 2 ou le 3), je ne m’amusais principalement pas à faire vivre mes personnages, je passais mon temps à créer des maisons, les décorer, imaginer des jardins somptueux… Un de mes designs préférés, la maison en U avec une piscine dans la cour centrale et balcon sur la coursive intérieure ! Ce n’est pas exactement ce pour quoi le jeu a été conçu au départ, mais c’était le seul aspect qui m’intéressait ! (Tout comme jouer aux Barbies ou Playmobil avec mes petit·es frère et soeur voulait dire que je leur imaginais et mettais en place un monde qu’iels s’amusaient ensuite à faire vivre.) Enfin bref, pour moi, les Sims ont été de longues heures très agréables à jouer à l’architecte et à la décoratrice d’intérieur !
Essayez le si vous aussi vous aimez faire travailler votre imagination sans vous soucier du coût de vos créations !
Kovitch : Quiconque me fréquente un minimum sait que je finis toujours par parler de ce jeu. Enfin, cette saga de jeux plus exactement, qui comporte initialement trois épisodes, qu’il est crucial de faire dans l’ordre puisque l’histoire est chronologique et qu’on peut en plus importer sa sauvegarde d’un opus à l’autre.
Il s’agit donc d’une série de jeux Action-RPG avec par moments des petits aspects TPS et qui met en scène le Commandant Shepard qui sera selon votre choix, homme ou femme, et qui essaie tant bien que mal de faire son travail, et accessoirement de sauver le monde, le tout dans une ambiance de science-fiction, voire parfois carrément space-opéra.
Cette saga, je suis tombé dedans par hasard, lors d’un weekend chez un ami, dans son appartement agencé comme une cave. Quasiment aucune lumière naturelle, pas de connexion internet, l’ambiance était posée. Et le premier Mass Effect, je m’y suis ainsi plongé dedans à corps perdu, sans retour arrière possible. J’ai enchaîné avec le second épisode, et j’ai attendu patiemment que le troisième sorte afin de conclure cette trilogie incroyable. Bien que je sois un joueur de jeux-vidéos depuis tout petit – je lançais par exemple mes jeux de coloriage sur MS-DOS – aucun ne m’a autant marqué à vie que Mass Effect. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi ces jeux ont eu un tel impact sur moi, mais je peux trouver sans trop me forcer environ 5 raisons d’y rejouer immédiatement.
Essayez le si vous avez suffisamment de temps devant vous pour pouvoir savourer de l’action, de la romance et du drame, le tout à l'échelle galactique !
Luna : J’ai découvert Day of the Tentacle vers 7 ou 8 ans, grâce à ma grand-mère qui y jouait, et je dois bien avouer que mes premières heures de jeu étaient assez loin de ce qui avait été prévu par les concepteurices : je ne parlais presque pas anglais et je n’avais aucune idée de ce que j’étais censée faire. Mais l’univers graphique et les interactions loufoque (congeler un hamster puis le décongeler 200 ans plus tard ou gagner un concours de beauté à l’aide d’une statue momifiée coiffée de spaghettis bolognese…) me plaisaient beaucoup.
C’est en y rejouant quelques années plus tard que j’ai réalisé à quel point ce point & click est drôle et bien foutu. Les jeux Lucas Arts sont très réputés, Maniac Mansion et Monkey Island en tête, mais c’est vraiment Day of the Tentacle qui reste pour moi le plus réussi.
Tout commence quand le Dr Edison décide d’envoyer Bernard, Hoagie et Laverne dans le passé pour empêcher la Tentacule Pourpre, un mutant de sa création, de boire des déchets toxiques qui lui donnent l’envie (et les moyens !) de dominer le monde. Malheureusement, les Chron-o-John du Dr Edison ne fonctionnent pas comme prévu, et Hogie se retrouve coincée 200 ans dans le passé et Laverne 200 ans dans le futur. Charge à Bernard de libérer ses ami·es et de sauver le monde ! Une version remasterisée est sortie en 2016, et est disponible sur PlayStation 4, PlayStation Vita, Windows, OS X et Linux. La version originale est prévue pour tourner sous MS Dos et Mac OS, mais il est possible de la faire fonctionner sur un PC récent grâce à ScummVM qui permet – légalement – de faire tourner les jeux utilisant le moteur Scumm de Lucas Arts (DotT, donc, mais aussi Monkey Island ou Gobliins !)
Essayez-le si vous aimez les point & click, les jeux d’énigmes et l’humour absurde.
Khymaira : Mon coup de coeur ultime de tous les temps est très récent, puisque je l’ai découvert… l’hiver dernier ! Mais l’adhésion est néanmoins totale. Moi qui n’avait jamais fait de Metroidvania, par manque d’intérêt, et qui me tenait aussi éloignée que possible des Souls-like, par peur de la difficulté, rien ne pouvait présager que ce jeu deviendrait aussi cher à mon cœur, lui qui se situe quelque part entre les deux. Le jeu se déroule dans le royaume souterrain d’Hallownest, cœur d’une civilisation déchue d’insectes très évolués…
On y incarne lædit·e Chevalier·e Vide (s’iel est genré au masculin dans la version française, iel a été pensé·e comme non genré·e par l’équipe), mystérieux personnage au masque de lucane et armé·e d’un aiguillon, errant dans les villes à moitié oubliées et les cavernes contaminées par une étrange infection, en quête de la raison de son existence – qui læ mèneront, avec læ joueureuse, jusqu’aux profondeurs du royaume, oubliées par les habitant·es mêmes.
Peu à peu, à la manière d’un Souls, l’univers riche et complexe se dévoilera devant nos yeux et le scénario se précisera ; et si le personnage ne parlera jamais de l’aventure, les différentes rencontres (avec des habitant·es, des guerrier·res ou des boss), tragiques, comiques ou épiques, nous aideront à cartographier notre chemin vers le combat final… à moins que læ joueureuse ne se sente une âme de complétiste et veuille tenter les 112 %.
Ce jeu est l’un des plus beaux, mélancoliques et poétiques auxquels j’ai pu jouer. À plusieurs occasions, j’ai posé ma manette pour simplement profiter de l’ambiance : pour écouter la pluie tomber éternellement dans la Cité des Larmes, profiter du calme bucolique des Jardins de la Reine ou de la paix du Lac Bleu. Chaque décor est une nouvelle occasion de s’émerveiller – la bande originale par Christopher Larkin y aide beaucoup également.
Quant à la difficulté, je ne nierais pas que le jeu est relativement dur ; mais, il nous prend par la main et prend le temps de nous aider à l’apprivoiser. Ainsi, les combats contre les boss les plus durs donnent l’impression d’une danse savamment dosée, mais qui resteront dans tous les cas inoubliables.
Ce jeu est un véritable bijou, la cerise sur un gâteau vidéoludique, sur lequel j’ai accumulé pour le moment, étant proche de la fin… une petite centaine d’heures (même si je ne me prononcerais pas sur mon talent sur ce jeu).
Essayez-le si vous aimez des univers riches et sombres, les jeux de plate-forme et si un peu de challenge vous tenterait.
Petiteminipizza : J’ai découvert ce jeu quand je regardais encore des vidéos de gaming sur YouTube, et j’ai instantanément accroché à ce jeu de gestion. À l’époque en accès anticipé, la version 1.0 est sortie en automne dernier. Je trouve que jouer à des jeux en bêta [1] est assez gratifiant, on peut aider les créateurices à peaufiner leur bébé, découvrir du nouveau contenu régulièrement, etc.
Rimworld, donc, est un jeu de gestion d’une colonie spatiale. Le mode de jeu classique vous fait démarrer avec 3 explorateurices rescapé·es d’un crash de vaisseau spatial. Vous devez donc établir une colonie, pourvoir aux besoins de celle-ci, et idéalement, la développer jusqu’à pouvoir construire à votre tour un vaisseau spatial. Bien sûr, vous rencontrerez divers obstacles et autres évènements (dé)plaisants au cours de votre vie sur cette nouvelle planète, mais la difficulté est très personnalisable, selon vos envies et votre soif de challenge.
La durée de vie du jeu est très longue, sachant qu’une colonie peut se développer pendant des dizaines d’heures avant de bourgeonner ou s’échapper. De plus, la communauté autour du jeu est très active, et il existe des trouzaines de mods, du simple changement de textures à l’ajout de pans entiers de jeu.
Essayez-le si vous avez envie d’un bon jeu de gestion aux graphismes originaux, et si vous voulez soutenir un studio indépendant.
Vimairetta : Coup de cœur récent, puisque je n’y ai joué que cet hiver. Ayant joué au 2 avant, je m’attendais à un bon petit jeu défouloir pas prise de tête. Tous mes proches savent désormais qu’il s’agit au moins d’un des meilleurs jeux de tous les temps, valant à lui seul la possession d’une PS4. J’exagère à peine.
Le jeu commence en Scandinavie (on ne sait pas où exactement). Kratos a refait sa vie et vient de perdre son épouse, sur qui on apprendra plus de choses au fur et à mesure du jeu. Il a également un fils, Atreus, vis-à-vis duquel il a une légère difficulté à exprimer son amour paternel. On comprend assez vite qu’Atreus a été très protégé par son père, qui a peur d’une « maladie » qui le touche. Celui-ci est néanmoins très en demande d’apprendre, s’avère un excellent archer, et accompagnera son père tout au long de sa quête. Sa quête, parlons-en : Kratos doit exécuter les dernières volontés de sa femme en jetant ses cendres du haut de la plus haute montagne. On comprend que ce ne sera pas si simple quand, dès le départ, on se fait attaquer par une créature qui sait très bien qui est Kratos. Son propre fils, par contre, n’en a aucune idée.
La quête principale permet d’explorer Midgard (royaume des hommes), le royaume des elfes et le royaume des géants. On rencontre toute sorte de créatures dont certaines tirées directement de l’Edda poétique, principale source sur la mythologie viking. Les quêtes annexes permettent d’explorer les autres royaumes définis par cette mythologie.
Le gameplay est très agréable : on peut améliorer les compétences de Kratos au fur et à mesure, choisir ses points forts (vitesse, défense, etc.)... L’utilisation d’Atreus comme archer est également assez simple à prendre en main. Les combats sont magnifiques.
Ce qui nous amène au second point, les graphismes. Ils sont réellement bluffants. Le travail sur le paysage mais également sur l’anatomie des personnages, les mouvements, etc. mérite d’être salué.
J’ai également été très agréablement surprise par le traitement de la mythologie nordique. Même s’il y a de grandes libertés prises, notamment sur les liens entre les différentes divinités, on sent qu’il y a eu un réel travail de fait et que les scénaristes ont souhaité conserver une certaine cohérence.
Il y a quand même des petits défauts : j’ai notamment trouvé le traitement du principal personnage féminin assez cliché, mais je n’en dirai pas plus au risque de spoiler l’histoire.
Essayez-le si vous aimez la mythologie nordique, les beaux graphismes, taper nerveusement sur des elfes, taper nerveusement sur des walkyries, taper nerveusement sur des…
Un très bon jeu, avec plusieurs niveaux de difficultés. Il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux précédents opus de la franchise.
Et vous, c'est quoi vos jeux coup de cœur, ceux qui vous ont marqué·es ?
[1] Version non définitive d’un jeu, disponible avant la sortie officielle.