
Aussi évident que cela puisse paraître, l’eau est une ressource absolument essentielle – et pourtant, nous n’y prêtons que peu attention dans notre quotidien. Nous consommons une immense quantité d’eau chaque jour alors que l’eau potable est rare et répartie de manière très inégale sur Terre.
La journée mondiale de l’eau, le 22 mars, vise à attirer l’attention sur cette ressource, en parler et informer afin de mettre en place des actions concrètes, ainsi qu’à promouvoir la gestion durable des ressources en eaux.
Célébrée le 22 mars, la journée mondiale de l’eau a été créée en 1993 par l’ONU, à la suite de la conférence des Nations Unis sur l’environnement et le développement, lors de laquelle l’idée avait été suggérée. L’eau étant une ressource incroyablement importante, l’ONU a un chapitre « protection des ressources en eau douce », et cette initiative permet de contribuer à la protection des ressources en eaux en information et sensibilisant le grand public à la question, qui souvent n’y pense pas, et mettre en place des actions concrètes. L’ONU encourage les États à organiser toutes sortes d’évènements et à mettre en place des actions concrètes à cette date.
De plus, un thème est lancé chaque année afin de se concentrer sur un aspect. Sur les dernières années, les sujets ont par exemple étés l’eau et l’emploi, le développement durable, l’énergie, la sécurité alimentaire. Cela permet de développer des évènements et des actions autour d’un point précis pour une meilleure efficacité et un plus grand impact : le site dédié de l’ONU-Eau recense toutes les informations. Le thème de cette année est les eaux usées, ainsi que les différents moyens de les réduire et les réutiliser.
Pour comprendre l’importance de l’eau pour le développement durable et son influence, une interview de Rick Connor sur le rapport mondial sur l’UNESCO 2015.
De manière générale, il est important que chacun, à son niveau, prenne conscience et apprenne à mesurer sa consommation d’eau pour éviter l’épuisement anticipé de cette ressource. L’agriculture est responsable des ¾ de la consommation mondiale, mais d’après cette source, une douche équivaut à 60 L, un bain, 120 L, et laver sa voiture, 200 L. En France, une personne seule consomme en moyenne 137 L par jour. Chacun peut avoir des gestes simples : couper les robinets quand on ne s’en sert pas, privilégier les douches, utiliser un économiseur d’eau, récupérer l’eau de pluie pour son jardin, si possible, boire l’eau du robinet plutôt qu’acheter des bouteilles en plastiques. Ce sont de petits gestes qui, mis bout-à-bout, font une différence. De nombreux autres conseils sont disponibles ici.
En France, le principal problème vient de la contamination de l’eau. L’utilisation répétée de pesticides, par exemple, finit par polluer les nappes phréatiques, soit nos réserves d’eau. C’est une cause connue, mais ce n’est pas la seule. La mauvaise gestion des déchets et surtout des déchets industriels participe aussi à la contamination: l’eau qui passe dessus (la pluie pour une décharge à ciel ouvert par exemple, l’eau infiltré pour des déchets enterrés) finit par charrier des minéraux toxiques. Les stations d’épurations, censées nettoyer l’eau qui nous parvient via les canalisations et qui nous sert à nous laver, à nous abreuver, ne filtrent pas tout.
Alors soit, c’est en quantité infime. Mais ça peut avoir de nombreuses conséquences : On en revient encore et toujours aux perturbateurs endocriniens. Ces agents causent de nombreux et relativement nouveaux problèmes de santé publique, comme la puberté précoce, et peuvent prédisposer à certains cancers.
Même si la majorité des actions de prévention doit être faite à grande échelle, c’est-à-dire par les usines et les exploitations agricoles, il existe de petits gestes quotidiens qui peuvent réduire notre impact. Améliorer sa consommation n’est pas à la porté de tout le monde, mais pour celleux qui le peuvent, tenter de consommer « mieux », c’est-à-dire d’acheter à des compagnies éco-responsables, est un moyen d’encourager ces entreprises à poursuivre leurs actions. Il est également utile de trier ses déchets. Enfin, utiliser des produits lavants le plus naturel possible permet de mieux contrôler ce que l’on rejette dans les eaux usées qui, encore une fois, ne pourront pas être filtrées d’absolument tous les organismes nocifs. Certaines sont simplement trop petits pour être retenus par les stations d’épuration.
D’après l’ONU, au moins 80 % des eaux usées provenant d’activités humaines (principalement des habitations, des villes, de l’industrie et de l’agriculture) sont rejetées dans la nature, puis la mer, sans traitement.
Il s’agit donc d’améliorer le réseau de collecte et le traitement de ces eaux, et trouver des solutions pour les réutiliser, tout en réduisant les quantités d’eaux usées. L'objectif de développement durable n°6 de l’ONU, « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau », cherche à réduire de moitié la proportion d’eaux usées non traitées tout en améliorant le recyclage et la réutilisation sans danger de l'eau.
Cette journée mondiale vise donc à promouvoir des solutions à cette problématique et à sensibiliser le public afin que chacun·e prenne conscience et réduise sa production d’eaux usées. En effet, toujours selon l’ONU, au moins 1.8 milliard de personnes (soit environ un quart de la population mondiale) utilisent une source d’eau potable contaminée par des matières fécales, ce qui pose de gros problèmes de santé publique. Au contraire, exploiter les eaux usées serait judicieux : c’est une ressource abondante due à notre surconsommation, et, traitée de manière efficace, il s’agit d’une réserve d’eau, d’énergie, de nutriments et d’autres matériaux récupérables lors du traitement.
Vous pouvez retrouver les évènements qui ont lieu dans le monde en lien avec cette journée via cette carte interactive publiée par le site World Water Day. Les évènements français proposés ici se situent dans le Maine et Loir, le Var et le Nord Pas de Calais.
D’après un communiqué du 03/03/2017 de l’ONU-Eau, les Nations Unis ont voté à l'unanimité pour instaurer une « Décennie internationale (2018-2028) pour l’action : l’eau pour le développement durable ». En effet, l’eau est essentielle pour le développement durable et pour mettre fin à la pauvreté et à la faim dans le monde. De plus, d’après l’ONU, l’absence d’accès à l’eau potable, les problèmes d’assainissements et la pollution de l’eau sont exacerbé·e·s par l’urbanisation et le changement climatique. Cette décennie servira à mettre l’accent sur cette problématique et engager des actions plus importantes à tous les niveaux.
Ce programme débutera le 22 mars 2018 au moment de la journée de l’eau, et se terminera dix ans plus tard.
La journée mondiale de l’eau est un événement intéressant, qui permet de se rendre compte de l’importance de l’eau, de la manière dont on gère cette ressource et de ce qu’il reste encore à faire pour offrir de l’eau saine à tou·te·s et de manière durable.
Si elle permet d’informer et de sensibiliser, la journée de l’eau doit malgré tout laisser place à des actions concrètes afin d’avoir un impact pratique : ces actions sont encore peu nombreuses, les évènements restent assez discrets et sont peu médiatisés. Notre rapport à l’eau s’améliorera, on l’espère, avec cette nouvelle décennie consacrée à cette ressource vitale.