
Nous revenons aujourd’hui avec un troisième épisode de notre série consacrée aux documentaires, « Netflix & Learn ». La plateforme de SVOD a bouleversé le marché des documentaires ; ils sont désormais plus accessibles (et oui, plus besoin d’être devant sa TV tel jour à telle heure sous peine de rater à jamais un contenu intéressant !) et davantage remarqués à leur juste valeur. Le documentaire n’est plus considéré comme has been ou élitiste ; d’ailleurs, en 2016, Netflix annonçait fièrement que 73 % de ses abonné·es (soit 68 millions de personnes à l’époque) avaient regardé au moins un documentaire dans l’année.
Alors que vous soyez déjà convaincu·es que les documentaires c’est in, ou que vous cherchiez à savoir si la hype est méritée, on vous a concocté une petite sélection qui vaut le coup d’œil !
Attention, ce documentaire contient de la nudité, ainsi que des mentions d’agression sexuelle sur mineur·e, d’addiction à la drogue et à l’alcool.
La caméra nous emmène dans le quotidien de 12 performeureuses de néo-burlesque. De l’idée d’un numéro à son arrivée sur scène, nous découvrons toutes les étapes de création. Mais au-delà d’une découverte du côté « pratique » des coulisses, ce documentaire nous montre à quel point l’art du burlesque est créatif, mais aussi tout ce qu’il apporte à celleux qui le font vivre aujourd’hui. Les performeureuses nous parlent de liberté, de réappropriation de leur corps, de leur sexualité, et de comment le burlesque leur permet d’être elleux-même à travers leurs personnages, sans pour autant passer sous silence les difficultés du métier.
Attention, certains épisodes de ce documentaire comportent des mentions et/ou des images de meurtres, de violence, de génocide.
Il s’agit d’une courte série allemande (doublée en français et disponible en VOSTFR) dont le style se rapproche très fortement des récits hagiographiques, qui relatent la vie de personnages emblématiques, généralement des saint·es, d’une manière exaltée. Chaque épisode raconte de façon romancée mais documentée la vie d’une femme dont les actions ont fait l’Histoire, selon le même schéma : les hauts faits de l’héroïne en question, qui la présentent comme un modèle, et un jeu sur le pathos qui amène souvent à sa fin tragique. La qualité est assez inégale – le documentaire est marqué par le male gaze ; le personnage définit sa vie par la présence d’un homme ; ses loisirs et ses centres d’intérêt sont montrés comme « frivoles » (la mode ou la danse par exemple)...
Mais nous vous recommandons cependant l’épisode sur Sophie Scholl, bien mené et entrecoupé d’images d’archives. À regarder d’un œil critique, pour ensuite approfondir de son côté les thèmes abordés.
Attention, images violentes : on voit un homme tuer et découper un canard de 1 h 10 à 1 h 12.
Si vous vous intéressez à l’écologie et à l’impact de l’agriculture sur l’environnement, Cowspiracy est fait pour vous. Initialement produit grâce à une campagne IndieGoGo, le documentaire a été mis à jour dans une nouvelle version produite par Leonardo DiCaprio. S’il vous a intéressé, les deux réalisateurs sont aussi derrière What the Health, également disponible sur Netflix.
Dans ce documentaire, on suit un an de la vie de Lady Gaga, durant la production de son 5e album studio, Joanne, et la préparation de son show pour la mi-temps du Superbowl. Ses doutes, ses angoisses, la peur que son public n’aime pas l’album, très différent des précédents, ses problèmes de santé (elle a appris depuis qu’ils sont dûs à une fibromyalgie)... Lady Gaga se livre sans retenue, et le résultat est un portrait très doux et touchant.
Vous voulez un exemple de tout ce qu’il y a de puant dans la politique américaine ? Un nom : Roger Stone. Ce consultant politique, impliqué dans le scandale du Watergate à même pas vingt ans, est persuadé que Trump est le candidat idéal depuis les années 1980. Ce documentaire retrace l’ensemble de sa carrière, jusqu’à la campagne présidentielle de 2016.
Attention, ce documentaire contient des descriptions d’agressions sexuelles, de viols et d’un meurtre.
Avocate féministe réputée pour ne jamais lâcher prise, Gloria Allred est aussi connue que redoutée aux États-Unis. Elle est sur tous les fronts depuis la fin des années 1970, et s’est spécialisée dans la représentation des victimes (de viols et d’agressions sexuelles, notamment), souvent dans des affaires très médiatisées (Bill Cosby et Donald Trump, pour n’en citer que deux). « Gloria a parlé de viol, de droits civiques, de harcèlement à une période où personne ne voulait en parler. » Je regrette juste le ton 100 % complaisant du documentaire. L’encenser sans aucune nuance ne rend service à personne, et si quelqu’une est capable d’encaisser une critique, c’est bien elle.
Attention, ce documentaire contient des descriptions d’actes racistes, de l’esclavagisme, d’un viol sur mineure, de mort d’enfants, ainsi que des mentions d’alcoolisme, d’un accident de voiture et des blessures en découlant. Il montre également quelques images de Malcolm X juste après son assassinat.
Chanteuse, danseuse, activiste, poète, écrivaine, actrice et même réalisatrice, Maya Angelou est une figure emblématique aux États-Unis et dans le reste du monde. Ce documentaire, composé d’images d’archives et d’entretiens avec Common, Quincy Jones, Oprah Winfrey ou encore Bill et Hillary Clinton, nous permet de découvrir à la fois sa vie personnelle et ses engagements, notamment dans le mouvement américain pour les droits civiques. Maya Angelou était une femme formidable, et ce film lui rend un hommage complètement mérité.
Avec 11 % d’enfants diagnostiqué·es comme souffrant de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité), les États-Unis ont le taux le plus important au monde de patient·es sous psychostimulants. Si les plus populaires sont la Ritaline et le Concerta, basés sur une molécule appelée méthylphénidate, on trouve aussi l’adderall, dérivé d’amphétamine. Ce médicament, lorsqu’il n’est pas prescrit, se trouve facilement « sous le manteau » et sa consommation est très largement répandue sur les campus américains et même dans les lycées. On trouve aussi des taux de consommation préoccupants chez les athlètes de haut niveau et dans les professions les plus sujettes à la pression et à l’exigence de performance, ici par exemple un développeur de la Sillicon Valley et un homme travaillant dans des banques d’investissement. Ce documentaire revient sur les origines des psychostimulants, interroge des consommateurices et ex-consommateurices, qu’iels aient obtenu le médicament de façon légale pour des raisons de santé ou se le soient procuré pour booster leurs performances. Au cours du documentaire, on a le point de vue de professionnel·les de santé bien sûr, mais également de politologues, sociologues… qui reviennent sur les raisons sociales qui nous poussent à consommer ce genre de médicaments. Il y a une réflexion médicale, sociologique, psychologique, très intéressante, et les témoignages sont variés.
En voyant l’intitulé, j’ai cru à une critique des jouets de notre enfance. En fait, pas du tout ! Ce documentaire revient sur la création de jouets emblématiques ou d’échecs marketing. Reconstitution des scènes d’époque, maquettes, raisonnement derrière le projet : on assiste à tout le travail fait en amont, de l’idée à la commercialisation.
Noam Chomsky est un linguiste américain qui observe le monde à travers le prisme de la grammaire. Dans ce documentaire, il analyse la société capitaliste occidentale et les inégalités qui la composent : la majorité des richesses mondiales et des pouvoirs (politique comme économique) sont entre les mains d’une poignée de privilégié·es. Plus qu’un simple constat, Requiem for the American Dream nous invite à réfléchir, à s’engager, parmi les moyens qui s’offrent à nous afin d’inverser, ou du moins tenter d’inverser cet état de fait.
Alors qu’avez-vous pensé de cette sélection ? Si nous sommes passé·es à côté d’une pépite, n’hésitez surtout pas à nous l’indiquer en commentaire ! Pour les petits budgets : nous rappelons que le 1er mois d’abonnement à Netflix est gratuit et sans engagement. Profitez-en et bon visionnage !