24 juillet 2019

Séries télé et thé glacé – saison 2

Séries télé et thé glacé – saison 2

Précédemment dans Séries télé et thé glacé : Nos héro·ïnes vous ont conseillé leurs séries favorites du moment pour occuper vos longues soirées d’été. Mais la fièvre du binge-watching était plus forte, et une deuxième opération s'avère nécessaire !

Au fil des jours (One day at a time) de Gloria Calderón Kellett

Luna : One day at a time, c’est une sitcom centrée sur une famille américano-cubaine, mais c’est surtout une petite pépite de douceur et de positivité. En plus d’être très drôle, la série aborde avec intelligence de nombreux sujets importants tels que le racisme, le coming out, l’identité de genre (je ne crois pas avoir déjà vu de personnage non binaire dans une œuvre de fiction) ou le PTSD. La justesse d’écriture des personnages nous fait rapidement oublier les rires enregistrés, et il suffit d’un ou deux épisodes pour avoir envie de faire partie de la famille Alvarez. On notera que le rôle d’Abuelita est tenu par Rita Moreno, la géniale Sœur Peter Marie d’Oz et Anita de West Side Story.

Après une annulation par Netflix, une saison 4 a (enfin) été annoncée, sur la chaîne américaine Pop, pour 2020.

Disponible sur Netflix, 3 saisons (39 x 30 minutes), 2017 – 2019.

Bonding de Rightor Doyle

Agathe : Quand j’ai vu la promo pour Bonding, j’ai eu très peur. Peur d’une mauvaise représentation du BDSM, cliché à souhait, de raccourcis trop rapides… Et au final, j’ai adoré ! La série est très respectueuse des pratiques BDSM, qui sont dédiabolisées. Les deux personnages principaux sont attachant·es, leurs histoires sont fouillées, c’est un sans faute. En plus, la série est belle. Tous les plans sont millimétrés, les couleurs sont harmonieuses, c’est un régal pour les yeux.

Disponible sur Netflix, 1 saison (7 x 15 minutes), 2019 – en cours.

Gentleman Jack de Sally Wainwright

Khymaira : Cette série relate les aventures d’Anne Lister, inspirées d’une personne bien réelle et connue comme « la première lesbienne moderne ». La saison 1 prend place son retour à Shibden Hall, domaine de sa famille dans le Yorkshire en Angleterre. De là, elle mènera de front deux objectifs : se faire une place dans l’exploitation minière de la ville de Shibden, ainsi que se trouver une épouse légitime.

Cette série est qualifiée à raison de « Downtown Abbey queer ». Gentleman Jack est une série motivante et réjouissante du fait de la hardiesse flamboyante d’Anne Lister qui s’impose dans la société bourgeoise anglaise, fortement marquée par les préjugés – tant envers les femmes qu’envers l’homosexualité – malgré l’hostilité et la malhonnêteté des hommes en position de pouvoir, qui feront tout pour l’empêcher de vivre sa vie comme elle l’entend. Il reste qu’Anne Lister est profondément attachante et humaine derrière ses attitudes bravaches (qui sont elles-mêmes jouissives, il faut bien l’avouer) et est dans tous les cas la définition même de la femme forte et de l’indépendance comme on aimerait en voir plus.

Disponible sur HBO et BBC One, 1 saison (8 x 60 minutes), 2019 – en cours.

GLOW de Liz Flahive & Carly Mensch

Pauline : Les années 1980, de la castagne, des meufs badass : voilà ce que vous promet GLOW, une série au titre accrocheur, puisqu’il s’agit de l’acronyme de Gorgeous Ladies of Wrestling (les formidables dames du catch). GLOW retrace le parcours de plusieurs femmes un peu paumées en général, et plus précisément celui de deux ex-amies, qui se retrouvent sans trop y croire dans le casting d’un spectacle de catch féminin télévisé. Les actrices se rejoignent alors dans un vieil hôtel pour vivre, s’entraîner et tourner ensemble, afin que le show, mené par un réalisateur talentueux mais désabusé, puisse voir le jour. GLOW, c’est donc de la sororité, une BO catchy, des personnages variés, intéressants et bien traités, auxquels on s’attache rapidement, et surtout une bonne dose de baston (chorégraphiée) sur le ring. Bon, soyons honnête, tout n’est pas aussi rose que son générique : malgré de très bonnes idées, la série semble parfois tomber dans les clichés qu’elle pensait dénoncer : omniprésence du male gaze, sexualisation des personnages correspondant aux canons de beauté (alors même que la série se démarque par la variété de physiques de personnages)... Bref, une série qui n’est pas parfaite, mais qui reste badass et qui donne une sacrée pêche !

Disponible sur Netflix, 2 saisons (20 x 30 minutes), 2017 – en cours.

Good Omens de Neil Gaiman

Petiteminipizza : Cette (trop) courte série est adaptée du livre éponyme de Neil Gaiman et Terry Pratchett, paru en 1990. On y croise des sorcières, des chasseurs de sorcières, l’Antéchrist, mais surtout Aziraphale et Crowley, un ange et un démon en mission sur la Terre depuis sa création, il y a 6 000 ans.

Le couple central de cette série de fantasy divinement pleine d’humour à l’anglaise est tout simplement adorable et si étrangement bien assorti !

Préparez-vous donc à fondre pour ces ineffables husbands, comme toute la rédaction !

Disponible sur Amazon Prime Video, 1 saison (6 x 50 minutes), 2019 – en cours.

Pose de Ryan Murphy, Brad Falchuck & Steven Canals

Jay : Pour parler de Pose avec justesse, il faut déjà parler du thème : les ballrooms et le voguing de la fin des années 1980 à New-York. Mais aussi, et surtout, de son casting. Et quel merveilleux casting ! Il s’agit de la plus grande distribution d’acteurices transgenres de l’histoire des séries, que ce soit en rôles principaux ou secondaires.

Pose est inspiré d’un documentaire de 1990, Paris is burning, dont trois des protagonistes apparaissent dans la série. On retrouve également Jennie Livingston (à l’origine de P.I.B.) en tant que consultante de la série. Ryan Murphy (Glee, American Horror Story) ne s’est pas moqué de nous avec cette production. Il y parle avec justesse de communautés restées en sous-sol, des difficultés que chacun·e de ses membres rencontrent, mais aussi du sida qui faisait rage à ce moment-là.

Le bonus ? La totalité des bénéfices sont reversés à des associations LGBTQI+.

Disponible sur Canal+ Séries, 2 saisons (9 x 60 minutes), 2018 – en cours.

Star vs. the Forces of Evil de Daron Nefcy

Khymaira : Princesse du royaume fantastique de Mewni et future héritière du trône, Star Butterfly est envoyée sur notre Terre par ses parents pour discipliner son comportement rebelle. Ce qui ne l’empêchera pas de combattre les forces maléfiques cherchant à la défaire à l’aide de son acolyte, Marco Diaz, chez qui elle est hébergée. Coiffée de son serre-tête figurant des cornes de démon, cette adolescente renverse tous les codes de la princesse et fait vivre aux spectateurices des aventures survoltées et hautes en couleur – dans lesquelles la princesse sauve plus souvent son « prince charmant » que l’inverse.

Disponible sur Disney XD, 4 saisons (21 x 24 minutes), 2015 – 2019.

Tuca & Bertie de Lisa Hanawalt

TW : la série aborde aussi le poids et l’impact que peuvent avoir une agression sexuelle ou un viol.

Charlie :Vous avez aimé la série Bojack Horseman ? Tuca et Bertie sont ses, lointaines, cousines. Le dessin animé se concentre sur la vie de deux amies trentenaires : Tuca (Tiffany Haddish), l’insouciante et impulsive toucan, et Bertie (Ali Wong) une oiselle chanteuse qui est un peu plus anxieuse et qui rêve d’ouvrir une pâtisserie. La série est avant tout une histoire d’amitié entre les deux oiselles anthropomorphiques. On les voit faire face au sexisme quotidien et s’en sortir avec brio et répartie. La série est particulièrement riche sur ce plan, en plus d’être hilarante et truffée de jeux de mots.

Disponible sur Netflix, 1 saison (10 x 25 minutes), 2019 – en cours.

Years and years de Russel T. Davis

Luna : Je préfère vous prévenir, Years and years n’est pas une série feel good. On y suit 15 ans d’évolution politique, économique et technologique de l’Angleterre à travers la famille Lyons ; et pendant 6 épisodes, j’ai vu défiler toutes mes peurs pour l’avenir. On s’investit très vite émotionnellement dans les personnages, qui sont très bien écrits et interprétés par des acteurices excellent·es (Emma Thompson et Russell Tovey en tête). Years and years est parfaitement équilibrée : au-delà de la dramaturgie et de ce qui arrive à ces personnages, on a toujours dans un coin de la tête un écho troublant à l’actualité, qui nous rappelle que tout ceci ne restera pas forcément une fiction...

Disponible sur MyCanal, 1 saison (6 x 60 minutes), 2019.

Et vous, c’est quoi vos séries de l’été ?