20 janvier 2017

La théorie des cuillères en pratique

La théorie des cuillères en pratique
Cet article fait partie du dossier Théorie des cuillères

Christine Miserantino, atteinte du lupus, a inventé la théorie des cuillères pour expliquer à ses proches comment elle fonctionne au quotidien. Valable pour les affections chroniques comme la dépression, la sclérose en plaque, ou encore pour les personnes autistes ou hypersensibles, cette théorie a depuis pris son envol et vient en aide à une très grande communauté.

La théorie des cuillères

Pour résumer, Mme Miserantino explique qu’on dispose tou·tes d’un certain nombre de cuillères par jour, et que chaque tâche que l’on a à accomplir en utilise un certain nombre. Cela dépend des personnes et même, plus précisément, de l’état dans lequel on se trouve au réveil. Certains jours nous ne disposons de très peu voire d’aucune cuillère et chaque tâche en représente beaucoup (mais si, vous savez, ces jours où juste sortir du lit nous paraît insurmontable), et d’autres nous avons un stock de cuillères inépuisable et les tâches semblent à peine en épuiser quelques-unes.

Une fois que l’on a pris conscience que ce fonctionnement nous convient, accepter que l’on n’est pas capable, certains jours, de faire autre chose que se nourrir se fait plus facilement. Cette théorie permet à beaucoup de malades de ne plus culpabiliser, mais aussi d’apprendre à utiliser leur énergie de manière plus efficace.

Utiliser ses cuillères efficacement

Réussir à trouver ses marques une fois que l’on a décidé de faire attention à soi et de prendre soin de son énergie peut s’avérer difficile au début.

Voici une petite liste non exhaustive de conseils pour essayer de faire au mieux :

Lorsqu’on a un stock de cuillères important, anticiper pour les jours sans :

  • se préparer des repas faciles à congeler, de préférence les repas « doudous » (aka vos préférés) ;
  • faire les courses en plus grande quantité pour avoir de quoi faire les jours sans cuillères ;
  • prendre soin de son endroit « cocon » (souvent la chambre) : changer ses draps, passer un coup d’aspirateur, aérer, mettre à jour son stock de comfort food et ses livres. On peut aussi y installer le strict nécessaire, comme des bouteilles d’eau et une bouilloire pour avoir de quoi se faire du thé ou du café. S’assurer le soir que son chargeur d’ordi ou de téléphone est bien à proximité…
  • avoir une tenue d’intérieur toujours propre : ne pas rester en pyjama aide à se sentir un peu mieux ;
  • se faire des masques capillaires une ou deux fois par semaine pour devoir se doucher.

Les jours sans cuillères ou le strict minimum :

  • prioriser ce qui nous fait le plus de bien : par exemple si ce jour-là on a le choix entre remplir des papiers pour la Caf et écrire une lettre à saon pote de Montpellier, la deuxième option sera plus motivante et agréable ;
  • essayer de se tenir à une routine, même si celle-ci consiste seulement à se laver les dents après être allé·e aux toilettes ;
  • on se sent toujours mieux une fois propre, mais réussir à aller se doucher peut parfois être une véritable épreuve. Pour contrer ceci, il existe des lingettes de toilette intime trouvables en pharmacie. On laisse une boîte en permanence dans sa table de nuit et hop ;
  • si vous êtes étudiant·e, regarder des documentaires ou des séries en rapport avec le sujet de ses études, ça aide à ne pas culpabiliser.

Et surtout : DORMIR. Si vous ressentez le besoin de faire une sieste, c’est que votre corps ou votre mental en a besoin.

Cette théorie n’a pas de fondement scientifique et ne convient pas à toutes les personnes rencontrant le même type de soucis au quotidien, mais elle aide beaucoup de monde à expliquer leur fonctionnement et à se comprendre mieux elleux-même.