
Selon l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France, 1 femme sur 10 entre 20 et 59 ans serait victime de violences conjugales.
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Avant toute chose, nous nous devons de poser cette affirmation : il n’y a pas de profil type de victime ou d’agresseur. Les clichés ont la peau dure, mais non, ce type de violences ne concerne pas uniquement les milieux défavorisés. Cette fleuriste souriante tout comme cette procureure d’apparence stricte peuvent être victimes des coups de leur compagnon.
Ça a été deux ans à me rabaisser, me culpabiliser parce que j’avais pas envie (mais il attendrait – mon cul oui), jusqu’à des phrases vraiment absurdes. Pour donner l’idée il en était à m’appeler sa « chose » et vouloir me changer de prénom car le mien ne correspondait pas à ses fantasmes.
Je dis compagnon parce que la grande majorité des femmes battues sont dans un couple hétérosexuel, même si les études sur le sujet paraissent inexistantes. Il faut remonter en 2003 au Québec pour trouver les chiffres de 15 % de personnes gays et lesbiennes victimes de violences conjugales, et 28 % des bisexuel·les interrogé·es (source Barbieturix).
Tout le monde peut être concerné·e.
Témoignages, conseils, chiffres, nous allons essayer de vous proposer un dossier le plus complet possible. Si cependant quelque chose venait à manquer, une mise à jour sera effectuée.
C’est pas que j’ai rien vu venir. À vrai dire, si on excepte cette première fois, j’ai vu venir le reste. Je l’avais même écrit dans mon journal intime. J’avais écrit « j’ai peur de considérer notre (future) première fois comme une agression ». C’est que je pensais que c’était normal et que je ne méritais pas mieux. C’est même pire : j’ai longtemps pensé que je l’avais cherché, que je voulais qu’il m’arrive un truc pour « justifier » mon état.
Nous avons essayé de regrouper un maximum de conseils afin de pouvoir préparer au mieux son départ.
Si toutefois vous êtes en danger immédiat, enfermez-vous dans une pièce et appelez les numéros d’urgence, en composant le 17 ou le 18.
Ceci est un résumé des mesures à prendre en amont pour ne pas se retrouver démuni·e lors du départ du domicile. Pour plus d’informations, appelez le 3919.
Et si jamais vous devez partir précipitamment sans avoir eu le temps de prévoir un refuge, appelez le 115.
Lorsque l’on se retrouve face à une personne que l’on pense être victime de violence conjugale, savoir comment réagir et aborder le sujet n’est pas chose aisée. Nous avons regroupé ici quelques petits conseils pour agir le mieux possible. C’est évidemment à adapter au cas par cas.
Tout d’abord, il faut aborder le sujet lorsque vous êtes parfaitement seul·e avec la personne. Même si vous êtes seul·es dans la même pièce, savoir qu’il y a quelqu’un·e d’autre dans la maison peut læ bloquer, par exemple. Ensuite, lui expliquer que ce n’est pas normal, et que c’est punissable. Certaines victimes minimisent ce qu’elles endurent, et entendre ceci peut réveiller leur instinct de préservation.
Si vous voyez qu’iel est réceptife, proposez-lui votre aide. S’iel refuse, ce n’est pas grave, réessayez plus tard. Désormais iel sait que vous savez et qu’iel peut se tourner vers vous ne serait-ce que pour parler.
Renseignez-vous sur les structures alentour, les associations auxquelles iel peut s’adresser en cas de besoin et donnez-lui ces informations (vous pouvez par exemple lui fournir le numéro 3919 sur lequel iel pourra s’entretenir avec des personnes formées pour). Ne critiquez pas son conjoint. Cela reviendrait à lui dire que c’est de sa faute et qu’iel a mal choisi son partenaire de vie. Au contraire, valorisez-læ en lui disant qu’iel est très courageuxe d’avoir réussi à vous en parler, que c’est quelqu’un·e de bien et que ce qu’iel vit ne résume pas qui iel est.
Et surtout, ne vous dites pas que vous devez à présent assumer seul·e tout ça. Vous pouvez vous aussi joindre le 3919, iels seront capables de répondre à vos questions.
Je voyais X un week-end sur deux et nous nous parlions tous les jours. C’était une relation assez malsaine, avec du chantage affectif des deux côtés, on se menaçait de se quitter régulièrement, ce qui l’amenait à parcourir les 400 km nous séparant en plein milieu de la nuit pour débarquer chez moi sans prévenir. On s’engueulait puis on se réconciliait dans les larmes en se promettant de changer. Mais il restait la seule personne importante dans ma vie, le seul qui me comprenait, et au fil du temps… la seule personne dans ma vie.
J’ai raté mon année et notre relation a duré encore un an d’enfer où il a commencé à me menacer physiquement (levant la main pendant les disputes ou me menaçant avec des couteaux de cuisine) et à abuser de moi de plus en plus régulièrement et de plus en plus violemment (insultes, maintien au sol...). À côté de ça, il était prévenant avec moi (cadeaux, massages…), me disant que j’étais spéciale, que c’était nous contre le monde.
Se lancer dans les démarches légales peut être une source de stress supplémentaire.
Nous avons essayé ici d’expliquer au mieux comment porter plainte, sans se constituer partie civile – ce qui est payant.
Avant tout, il faut savoir que vous avez le droit de demander à parler à une femme, et à le faire dans une pièce à part. Alors n’hésitez pas à demander, ce sera peut-être plus simple pour vous.
Il faut donner le maximum de détails possible. C’est quelque chose qui peut être difficile, mais tout ce que vous pourrez donner comme informations appuiera votre dépôt de plainte.
En revanche, vous pouvez refuser d’évoquer les sujets qui pour vous n’ont aucun rapport avec les violences, c’est tout à fait possible ! Un·e agent·e n’a aucun droit de vous poser des questions intrusives si vous ne le désirez pas.
Relisez bien votre déposition, et si l’agent·e a modifié un terme ou n’a pas écrit votre phrase exacte demandez-lui de la modifier. Demandez un double, et prenez les coordonnées de l’agent·e qui s’est occupé·e de vous pour pouvoir læ contacter si besoin.
Et surtout, si quelque chose vous revient, même plusieurs semaines après, allez modifier votre déposition.
Pour ce faire, il faut écrire une lettre au procureur de la République, au tribunal de grande instance du lieu où vous résidez (ou du lieu où les faits se sont déroulés si vous avez changé de domicile), facilement trouvable ici : Annuaire TGI.
Racontez-y les faits exacts, en joignant si possible des preuves (certificats médicaux, témoignages le cas échéant…). Envoyez les doubles et conservez les originaux.
Envoyez tout ça en lettre recommandée avec accusé de réception. Vous pouvez vous inspirer de ce modèle de lettre de plainte.
Vous aurez peut-être besoin de donner quelques précisions à la police, mais vous aurez plus de temps pour vous y préparer si c’est le cas.
Lorsque j’avais 15 ans, fin de troisième, après une première histoire d’amour qui s’est terminée sur un deuil (donc level up de la fragilité mentale), je suis tombée sur un garçon. Un garçon de deux ans de plus que moi, charismatique, un peu bad boy et qui m’a promis la lune. Appelons-le Y. La douceur a duré genre, deux semaines. Le temps pour lui de me tenir sous sa coupe. Puis ça a débuté. D’abord l’intimidation psychologique, la menace de me quitter, et puis très vite la violence physique. Des gifles, par exemple, ou des coups de poing. Si je n’étais pas assez douce, ou attentive (j’avais déjà des troubles de la concentration parce que autisme + consommation de drogue), si j’oubliais quelque chose, si je regardais un autre garçon dans la rue. Mais les violences étaient jamais en public. Et jamais visibles. Les bleus étaient sur mes seins, mon ventre, mes bras (que je gardais recouverts parce que le self harm), etc. Ça a duré 5 mois. Un soir qu’on était juste tou·tes les deux, il a insisté pour qu’on couche ensemble – à savoir que je n’étais plus vierge, ma première fois remontait aux deux premières semaines avec lui, toujours avec mon consentement même si clairement mon plaisir il en avait rien à faire. Il a insisté un long moment, en faisant des « blagues » sur le fait que t’façon que je sois d’accord ou pas ça changeait rien, et j’ai fini par laisser faire. À ce moment-là j’étais une poupée de chiffon. C’est quand je l’ai raconté à ma meilleure amie, après plusieurs heures où elle m’a travaillée pour que je le quitte, que j’ai réussi à passer ce cap et le sortir de ma vie. Heureusement qu’elle était là, parce que je pense que ça aurait pu durer longtemps comme ça. Et pour moi, tout ce qui s’était passé durant ces cinq mois, pendant longtemps j’ai cru l’avoir mérité. Que je faisais mal les choses. Que je méritais pas mieux. Que c’était de ma faute. Les rares fois où j’avais essayé d’en parler à un·e adulte, on m’a rit au nez parce que « mais non voyons, il est un peu brusque il est pas violent, et puis c’est normal il a pas eu une vie facile ». Il m’a fallu des années pour qualifier ça de violences domestiques et la fin de viol.
Heureusement que ma meilleure amie était là. Parce qu’elle est la seule à m’avoir cru. Ça a marqué mes types de relation durant longtemps – à l’échelle de mon âge hein, évidemment – notamment le fait de trouver ça normal d’être la meuf que les mecs se tapaient sans égard pour elle, ou de trouver ça acceptable de me faire menacer de violences par des mecs avec qui j’ai pu sortir parce « vu qu’il passe pas à l’acte, ça va ».